
La pharmacie d’un hôpital peut stocker des milliers de médicaments. Un tel stock est complexe à gérer et à comprendre!
Lorsque l’on gère des médicaments, il est essentiel de connaître les produits disponibles, leur mode d’utilisation, les risques qu’ils présentent et les mesures de protection qui peuvent s’avérer nécessaires pour éviter tout préjudice pour la patientèle.
C’est là que les pharmaciens informaticiens interviennent : ils font le lien entre les connaissances cliniques et les technologies.
Ils mettent leur expertise au service de la tenue à jour et de l’amélioration des logiciels utilisés par l’hôpital pour gérer les soins prodigués à la patientèle. Il est ainsi possible de réduire les erreurs et de garantir de meilleurs soins, et surtout les soins les plus sûrs possibles.
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Greg, pharmacien informaticien à l’Hôpital général de Whitehorse. Il est originaire de Nouvelle-Zélande et aime sa vie au Yukon.
Qu’apporte votre système électronique à l’hôpital?
Presque tout. Il est utilisé pour la gestion des rendez-vous, le contrôle des stocks, les finances, les résultats de laboratoire, les certificats médicaux, les prescriptions et l’enregistrement des médicaments administrés. Je ne m’occupe que du volet concernant les médicaments. On peut dire que ce système permet à tout de fonctionner plus efficacement.
Par exemple, lorsqu’un médecin souhaite prescrire un médicament, il le saisit dans le système qui affiche alors les posologies les plus courantes. Il lui suffit ensuite de sélectionner celle qu’il souhaite. Cela permet de réduire le risque qu’une posologie incorrecte soit prescrite à un patient ou à une patiente.
Une fois que les médecins ont saisi la bonne prescription, le système informe instantanément la pharmacie et les services infirmiers de la nouvelle prescription. Mes collègues pharmaciens vérifient que la nouvelle prescription est sûre et efficace pour la personne et qu’elle n’interagira pas avec les médicaments déjà administrés. Le système effectue également une double vérification et nous avertit de tout autre problème potentiel. Il ajoute la nouvelle prescription à la liste de tâches du personnel infirmier ainsi qu’au dossier des médicaments administrés à la personne. L’objectif est ici de donner une vue d’ensemble facile à comprendre. Le système montre aux membres du personnel infirmier ce qu’ils doivent faire avec les médicaments et quand et comment ils doivent les administrer.
Une partie de mon travail consiste également à me tenir au courant des nouveautés dans le domaine des médicaments.
Lorsqu’un nouveau médicament est disponible, je crée un dossier pour celui-ci, et j’ajoute des détails sur la façon dont il est utilisé, y compris les posologies courantes. Les médecins peuvent alors prescrire ce médicament à partir du système. Nous créons également ce que nous appelons des « ensembles de prescriptions » : c’est comme une liste d’ingrédients pour une recette de cuisine comprenant les différents produits à prescrire dans le cadre d’une situation clinique courante.
Par exemple, lorsqu’un médecin s’assoit devant son ordinateur et commence à taper « insuffisance cardiaque », toutes les analyses ainsi que tous les aiguillages et les médicaments courants s’affichent directement.
J’essaie toujours de faire en sorte que les renseignements soient immédiatement accessibles et pertinents.
Vous venez de Nouvelle-Zélande, mais vous vivez maintenant au Yukon. Pouvez-vous nous parler de ce changement?
Je pense que l’amour des grands espaces et la possibilité de s’adonner à des activités en plein air sont des points communs entre les deux lieux.
C’était très important pour moi lorsque je me suis installé ici. J’aime faire de la randonnée, du vélo, des sports de pagaie et toutes ces choses. J’adore passer beaucoup de temps à l’extérieur. J’étais donc ravi, en venant ici, de savoir que j’allais pouvoir continuer à profiter de toutes ces activités.
En hiver, il faut un peu plus de motivation pour rester actif! Mais le Yukon abrite une communauté dynamique et chaleureuse d’adeptes des activités de plein air.
J’ai 2 jeunes enfants à la maison et je pense que notre famille dispose ici d’un meilleur niveau de vie qu’en Nouvelle-Zélande.
C’est donc un bon compromis! Ici, nous pouvons profiter d’un niveau de vie légèrement supérieur, même s’il y a l’hiver. Et je pense que nous nous y sommes bien adaptés. Nous nous sommes lancés dans un grand nombre d’activités hivernales, comme le ski de fond, le vélo à pneus surdimensionnés, etc.
Qu’en est-il de l’équipement que vous utilisez ici, à savoir les systèmes informatiques et technologiques?
C’est assez comparable. J’ai des collègues en Nouvelle-Zélande qui travaillent également dans le domaine de l’informatique. Bien que nous utilisions un système différent, les concepts restent globalement identiques.
Le système que nous utilisons est proposé par le deuxième plus grand fournisseur de dossiers de santé électroniques d’Amérique du Nord. Ce que nous utilisons au Yukon est donc tout à fait comparable à ce qui se fait ailleurs.
Qu’est-ce qu’il y a d’unique dans le fait de travailler au Yukon?
Dans d’autres endroits, beaucoup de pharmaciens informaticiens ne jouent sans doute pas un rôle clinique. Mais ici, en raison de notre petite taille, je dois toujours être en mesure d’assumer un tel rôle.
Cela signifie que je dois me rendre dans les unités de l’hôpital pour donner des conseils quant à l’utilisation des médicaments. En milieu hospitalier, nous essayons de passer le plus de temps possible dans les unités, plus près de la patientèle.
Nous sommes ainsi facilement accessibles pour répondre aux questions du personnel infirmier et du personnel médical.
Nous sommes également disponibles sur appel pour proposer des conseils en tout temps. Ainsi, le personnel infirmier et le personnel médical peuvent nous appeler pour poser leurs questions sur les médicaments.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui envisage de faire carrière dans le domaine de la santé au Yukon?
Je pense que c’est un endroit formidable pour travailler.
J’ai d’excellents collègues ici. Dans l’ensemble, l’hôpital offre un cadre très bienveillant.
Je dirais que, selon moi, le Yukon est un endroit merveilleux où vivre… si on aime la nature! Si vous êtes plutôt du genre à aimer les grandes villes, les grands concerts et ce genre de choses… là, oui, ça risque de vous manquer. Mais si vous aimez le plein air, il est littéralement à votre porte.
Je pense que l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est meilleur ici que dans bien d’autres endroits où j’ai travaillé. J’ai 2 jeunes enfants, et c’est vraiment agréable de pouvoir terminer ma journée de travail et passer encore un peu de temps avec eux!